Un train au pied du Mont-Blanc
Histoire et technique du Mont-Blanc Express

Les Z 800

Présentation générale

Le remplacement des Z 600 est envisagé à la fin des années 1980. Des contacts sont pris avec le chemin de fer Martigny-Châtelard pour commander un matériel en commun, apte à circuler entre Saint-Gervais-Le Fayet et Martigny. C’est pourquoi elles devaient être équipées des systèmes de communication et de sécurité des deux réseaux. En outre, elles sont munies de pantographes pour la prise de courant sur certaines sections de la ligne du MC, ainsi que d’engrenages pour crémaillère, qui permet le franchissement de la section Salvan-Vernayaz du réseau suisse.

Cinq rames sont commandées en 1994 à un consortium composé de Vevey Technologies (coordination du projet, assemblage et construction des caisses), Adtranz (équipement électrique) et SLM Winterthur (bogies, équipement de freinage et de crémaillère). Les rames sont livrées en 1996-1997, à raison de trois pour la SNCF et deux pour le MC.

Sur les cinq rames rames commandées, deux ont été financées par la SNCF, deux par la compagnie du MC, et une par la Région Rhône-Alpes. Le coût total s’élève à 175 millions de francs (soit 34,9 millions d’euros de 2011).

Les rames Z 800 sont composées de deux unités automotrices identiques, disposées bout à bout et reliées à demeure par un anneau d’intercirculation. Une cabine de conduite se trouve à chaque extrémité.

Les trois rames françaises sont numérotées Z 801/802 (rame no 1), Z 803/804 (rame no 2) et Z 805/806 (rame no 3), tandis que celles du MC sont les Z 821/822 (rame no 21) et Z 823/824 (rame no 22). Cependant, ces dernières sont numérotées BDeh 4/8 no 821/822 et 823/824 dans la nomenclature des TMR. L’automotrice de numéro impair est dirigée vers le Fayet, celle de numéro pair vers Martigny.

Dès leur sortie d’usine, mais après une intense campagne d’essais, les nouvelles rames Z 800 ont été affectées au service régulier de la ligne. Leur motorisation puissante a permis de relever la vitesse de certaines sections.

Les Z 800 revêtent une livrée rouge et blanche, avec des motifs en étoiles évoquant le drapeau du canton du Valais.

Le 15 août 2006, la Z 805/806, en provenance du Fayet, entre en gare de Chamonix.
Le 15 août 2006, la Z 805/806, en provenance du Fayet, entre en gare de Chamonix.
Sur fond de montagne de Planpraz, une Z 800 longe l’Arve aux Pélerins.
Sur fond de montagne de Planpraz, une Z 800 longe l’Arve aux Pélerins.

Motorisation et freinage

Chaque demi-rame est montée sur deux bogies à deux essieux, un bogie moteur à l’extrémité et un bogie porteur du côté de l’anneau d’intercirculation. Chaque essieu du bogie moteur est équipé d’un moteur triphasé asynchrone de 250 kW. Au total, une rame Z 800 embarque donc une puissance de 1000 kW.

En conséquence, les performances de ce matériel sont impressionnantes : une rame peut atteindre 70 km/h sur profil facile, 45 km/h sur rampes de 70 mm/m, 35 km/h sur rampes supérieures, et sur crémaillère 23 km/h en montée, 16 km/h et à la descente.

Le freinage en simple adhérence reprend les principes déjà éprouvés sur les Z 600 :

Sur les sections à crémaillère, des freins supplémentaires agissent sur des roues dentées, aussi bien dans les bogies moteurs que porteurs.

Les Z 800 sont couplables en unité multiple par l’intermédiaire d’attelages Scharfenberg, comme les Z 600. Bien que compatibles avec ceux des Z 600, ces nouveaux attelages intègrent en plus les liaisons électriques, ce qui élimine tous les câblots et simplifie les opérations.

L’aménagement intérieur

Les véhicules Z 800 sont munis de baies vitrées panoramiques, ce qui permet aux voyageurs de profiter du paysage pendant le voyage. Ces baies latérales sont complétées par des baies obliques situées à la jonction des flancs et du toit.

Les Z 800 sont équipés de sièges revêtus de couleurs vives. Les espaces intérieurs sont séparés par des portes coulissantes en verre.

Chaque élément automoteur possède deux compartiments de 16 et 32 places et une plate-forme d’accès avec 6 strapontins.

Aménagement d’une rame Z 800. On note les larges baies vitrées, qui remontent jusqu’au plafond.
Aménagement d’une rame Z 800. On note les larges baies vitrées, qui remontent jusqu’au plafond.

Le poste de conduite

Le poste de conduite des rames Z 800, que l’on peut voir ci-contre, photographié alors que le train se dirige des Praz vers les Tines, dispose d’un équipement très complet. La plupart des instruments sont présents en double, afin de subvenir aux besoins de la circulation en France et en Suisse. De plus, les dispositifs spécifiques à l’exploitation du système ECLAIR sont présents.

Devant ses yeux, l’agent de conduite trouve un cadran indicateur de vitesse, qui est complété par un affichage numérique de cette grandeur. Au niveau de sa main droite, il dispose d’un manipulateur à cran qui lui permet de contrôler la marche du train. Sur la gauche, on distingue les appareils radio sol/train, munis de leur microphone. On remarque aussi le bouton rouge d’arrêt d’urgence.

Cabine de conduite d’une Z 800, photographiée dans la ligne droite entre les Praz et les Tines en 2000.
Cabine de conduite d’une Z 800, photographiée dans la ligne droite entre les Praz et les Tines en 2000.

Entretien

Afin de réaliser des économies d’échelle, l’entretien des rames Z 800 est mutualisé. Il est réalisé par les ateliers du Fayet, et financé aux 3/5 par la SNCF, 2/5 par TMR. En conséquence, les infrastructures du Fayet ont été adaptées lors de la livraison de ces rames : l’atelier fait maintenant la longueur d’une rame, et est équipé d’une ligne de contact aérienne afin de renforcer la sécurité.

Références bibliographiques

Dernière mise à jour : 1er mai 2021. © Christophe Jacquet, 2000-2023. Mentions légales et droit d'auteur. Contact. Plan du site.
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